Positionnement hiérarchique : Sous l’autorité du directeur Pierre Sagnes.
Conditions d’emploi : Stage de 6 mois à pourvoir pour l’obtention thèse vétérinaire / Master 2 (niveau de diplôme visé).
Créé le 1er janvier 2020, l’Office français de la biodiversité (OFB) est un établissement public administratif dédié à la sauvegarde de la biodiversité sous la tutelle des ministres chargés de l’environnement et de l’agriculture. Doté d’un budget de 492 millions d’euros (budget initial 2022), il s’appuie sur l’expertise de près de 3 000 agents, dont une grande partie agit sur le terrain avec, notamment, 1 700 inspecteurs de l’environnement.
L’établissement est au cœur de l’action pour la préservation du vivant dans les milieux aquatiques, terrestres et marins, tant en métropole que dans les Outre-mer. Les équipes interviennent chaque jour pour lutter contre l’érosion de la biodiversité face aux pressions exercées par la destruction et la fragmentation des milieux naturels, les multiples pollutions, la surexploitation des ressources naturelles, les conséquences du changement climatique, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.
A ce titre, l’OFB est responsable de 5 missions complémentaires :
En France, il n'existe pas de produit détenant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour anesthésier les poissons. Dans l'espace européen, deux spécialités vétérinaires ont une licence : la tricaïne (méthanesulfonate ou mésylate de tricaïne) au Royaume-uni et la benzocaïne (ethylaminobenzoate) en Norvège et Espagne. Alors qu’en conditions de laboratoire contrôlées (température et qualité physico-chimique de l’eau) l’usage de ces produits bénéficiant d’une AMM est plutôt aisé, leur application sur le terrain, en milieu naturel, s’avère parfois compliquée. D’une part, les conditions physico-chimiques sont très variables d’un site à l’autre, au cours de la saison ou la journée, et cela augmente le risque de mortalité des poissons anesthésiés, même si les doses prescrites sont respectées. D’autre part, pour les actes simples (ex. biométrie, marquage par PIT tag) qui doivent être réalisés sur de nombreux individus dans la journée, l’anesthésie utilisant ces produits peut être parfois difficile à gérer et l’opération de terrain au final très longue voire impossible à réaliser (l’anesthésie individuelle des poissons, ou par petit groupe, est nécessaire pour respecter la durée d’immersion et limiter le risque de mortalité).
L'huile essentielle de clou de girofle est un produit naturel, connu depuis des millénaires pour son efficacité en application locale. Il a été largement employé en balnéation pour immobiliser les poissons afin de les manipuler, les trier, les marquer, réaliser des reproductions artificielles ou des actes de chirurgie plus invasifs. L'huile essentielle de clou de girofle, et en particulier son principe actif, l'eugénol, semble être plus intéressante à utiliser que d'autres molécules dans certaines situations sur le terrain. On peut citer, par exemple, 1) la grande robustesse du dosage préconisé pour l’anesthésie, efficace dans différentes conditions physico-chimiques de l’eau et sans mise en danger des individus manipulés, 2) son très bon rapport coût/efficacité, et 3) ses propriétés analgésiques, antimicrobiennes et antifungiques.
Malgré la possibilité de recourir à une prescription de préparation magistrale vétérinaire selon le principe de la « cascade », l’utilisation de l’essence de clou de girofle, est de nos jours déconseillée par certains professionnels ainsi que par les autorités, puisque considérée comme non-autorisée (sans AMM), et par conséquent non-conforme à la règlementation. Pour cette raison, son usage a été progressivement abandonné par plusieurs équipes de terrain, pour laisser la place aux produits de synthèse, cité ci-dessus. La raison de cet abandon n’est cependant pas documentée ou argumentée dans la littérature scientifique (bien au contraire cf. Chanseau et al., 2002; Fernandes et al., 2017; Javahery et al., 2012) et questionne un certain nombre d’usagers. La non-conformité réglementaire de son usage n’est pas non plus très claire. Il existe dans le Règlement Européen (n°37/2010) relatif aux substances pharmacologiquement actives, des substances pouvant être utilisées pour l'anesthésie des poissons pour lesquelles une limite maximum de résidu (LMR) a été définie (ex. isoeugénol sans AMM en France ou en Europe, 6000 µg/kg de chair - muscle et peau en proportion naturelle) ou pour lesquelles une LMR n'est pas requise (MS222, benzocaïne). C’est également le cas de Caryophyli aetheroleum, nom scientifique du Giroflier, dont l'huile essentielle de clou de girofle est extraite des parties végétatives et qui est composée à 80-90% d'eugénol. Son usage semblerait donc possible.
L’objectif de la thèse est, dans un premier temps, de réaliser une analyse comparative des différents produits disponibles pour anesthésier les poissons en milieu naturel, évaluer leurs bénéfices et inconvénients pour les poissons, l’environnement, l’opérateur et le consommateur éventuel lors d'une capture a posteriori (dans la grande majorité des cas, le poisson anesthésié est libéré dans son milieu naturel immédiatement après la récupération), et clarifier leur conformité réglementaire d’usage. Dans un second temps, et selon les possibilités d’expérimentation au sein du pôle écohydraulique OFB-IMFT-P’ de Toulouse, proposer et mener une étude pour mieux comprendre les risques pour le consommateur éventuel en cas d’utilisation de l’essence de clou de girofle pour anesthésier les poissons sauvages.
Le travail proposé se décline en plusieurs points :
Relations internes :
Relations externes :
Connaissances :
Savoir-faire opérationnel :
Savoir-être professionnel :
Diplômes – Formation – Expérience :
Autres :
Pour déposer une candidature, les documents suivants vous seront demandés :